Cancer du testicule
Le cancer du testicule est rare avec environ 2 500 nouveaux cas en France par an avec une augmentation récente estimée à 20 % depuis 10 ans notamment liée à la démocratisation de l’autopalpation des patients. Le pic d’incidence se situe entre 30 et 34 ans.
Facteurs de risque
Certains facteurs de risque de cancer testiculaire sont connus :
syndrome de dysgénésie testiculaire (cryptorchidie, hypospadias, hypo- ou infertilité),
antécédent personnel ou familial (1er degré) de cancer testiculaire,
atrophie testiculaire (< 12 mL).
D’autres facteurs de risque sont discutés:
comme la consommation intense de cannabis,
les pesticides et les solvants organiques.
Les microlithiases testiculaires ne doivent pas être considérées comme un facteur de risque, mais leur association à des facteurs de risque connus peut conduire à une surveillance échographique semestrielle ou annuelle et aboutir à une confrontation histologique en cas de lésion focale.
Symptômes
Le cancer du testicule est le plus souvent diagnostiqué devant des symptômes locaux : palpation d’une masse scrotale, dure, asymptomatique, parfois au décours d’un épisode douloureux. Il n’y a pas de latéralité préférentielle. L’atteinte bilatérale synchrone est exceptionnelle. La maladie est localisée uniquement au testicule dans 60—70 % des cas.
Dans moins de 5 % des cas, le diagnostic sera évoqué devant des symptômes régionaux ou généraux : douleur ou masse abdominale, détresse respiratoire, gynécomastie, ganglion de Troisier (au dessus de la clavicule).
Examens complémentaires
Le dosage de 3 marqueurs tumoraux sanguins : l’alpha-foeto-protéine (AFP), la gonadotrophine chorionique humaine totale (hCGt) et les lactates déshydrogénases (LDH) est recommandé systématiquement avant et après orchidectomie pour leurs valeurs respectivement diagnostique et pronostique. Des marqueurs négatifs n’éliminent pas le diagnostic. C’est leur valeur postopératoire qui est à la base des classifications pronostiques.
L’ échographie scrotale est recommandée systématiquement, permettant de distinguer les lésions intra ou extra-testiculaires et d’évoquer certaines lésions bénignes.
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection est systématiquement recommandé pour l’évaluation du stade ganglionnaire et des métastases à distances.
Traitements
L’ orchidectomie élargie par voie inguinale est le traitement local de référence du cancer du testicule. Une prothèse testiculaire pourra être posée dans le même temps ou à distance à visée esthétique et psychologique.
En cas de lésion à distance (métastase dans les ganglions ou autres organes) une chimiothérapie associée est recommandée.
La cryoconservation de sperme dans un centre de la reproduction (CECOS) est recommandée impérativement avant toute chimiothérapie, radiothérapie, ou chirurgie rétro-péritonéale. Elle a une valeur médico-légale.