Cystite aigue
La cystite aiguë simple peut survenir à tout âge, elle est une pathologie fréquente et bénigne dont le risque d'évolution vers une pyelonephrite aigue (fièvre et frissons) est très faible, les traitement par antibiotiques sont ceux dont le taux de résistance est < 20 % dans la population cible. Les critères cliniques de la cystite aiguë reposent sur les symptômes et signes suivants : pollakiurie, impériosité mictionnelle, miction douloureuse, brûlures mictionnelles, absence de fièvre et absence de symptômes les quatre semaines avant cet épisode et absence d'autres symptômes associés.
Facteurs de risque
Les causes sont souvent multiples: environnementale (anxiété professionnelle ou familiale), hormonale (puberté, ménopause, changement de traitement), diététique, hygiénique, gynécologique (prolapsus, incontinence) et/ou urologique (dysurie).
Les facteurs de risque de complication sont la grossesse, toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, l’insuffisance rénale sévère (débit de filtration glomérulaire < 30 ml/min), l’immunodépression grave, un âge supérieur à 75 ans, ou supérieur à 65 ans avec au moins 3 critères de Fried*. Le diabète, type 1 ou 2, n’est pas un facteur de risque de complication.
Examen complémentaires
Il faut éliminer une cause organique (obstruction de la vessie, calculs rein/vessie, polype de vessie, gynecologique, ou variation anatomique). Les examens demandés sont un calendrier mictionnel, les différents examens cyto-bacteriologiques des urines (ECBU), une échographie réno-vésicale avec mesure du résidu post-mictionnel, une débimétrie et si besoin d’une cystoscopie et d’un bilan urodynamique pour les situations les plus complexes.
Traitements
Il faut traiter par antibiotique les épisodes de cystite au cas par cas après avoir fait un ECBU au préalable mais éviter les traitement antibiotiques au long cours. En cas de cystite simple, l’antibiotique de première intention est la Fosfomycine-trométamol (Monuril) 3g en sachet et en prise unique ou le Pivmécilinam (Selexid) 400mg en deux prises pendant 3 jours. Le traitement différé est à privilégier : traitement adapté à l’antibiogramme (resultats de l’ECBU).
Le traitement préventif recommandé est de corriger toutes les règles hygiéno-diététiques une par une pour diminuer la fréquence de survenue des cystites jusqu’au moment de ne plus en avoir du tout.
Règles hygiéno-diététiques
Apports hydriques suffisants (1,5 l/24h), mictions non retenues et régulariser le transit intestinal.
Arrêt du tabac, alcool (vin blanc et rosé) et plats pimentés.
Hygiène intime quotidienne, une fois par jour (pas excessif), avec savon doux à pH neutre puis bien sécher. Après les rapports sexuels, miction et toilette intime.
Suivi gynécologique régulier pour lutter contre la sécheresse vaginale: oestrogènes en application locale chez la femme ménopausée après avis gynécologique.
Lutter contre les fuites urinaires et changer de protections fréquemment.
Sous-vêtements en coton et lâches pour éviter la macération.
Eviter toutes les situations de stress et d'anxiété tant sur le plan professionnel que familial: faire de la méditation, sophrologie, psychothérapie, ...
Apport de canneberge en veillant à une dose de 36 mg/jour de proanthocyanidine
Cystites récidivantes
Elles sont définies par la survenue d'au moins 4 épisodes pendant 12 mois consécutifs.
Antibioprophylaxie si au moins 1 épisode par mois
ECBU initial avant début de l’antibioprophylaxie
Fosfomycine-trométamol (Monuril) 3g en sachet et en prise unique tous les 7 jours ou Bactrim Forte dans les 2 heures précédant ou suivant le rapport sexuel si cystites post-coïtal.