Cancer de la prostate

En Europe et aux États-Unis, l’incidence du cancer de la prostate (CaP) augmente. Une raison de cette augmentation d’incidence est l’augmentation de la pratique du diagnostic individuel précoce (dépistage individuel) du CaP par le dosage du PSA et le toucher rectal tous les ans à partir de 50 ans. En France et dans la plupart des pays développés, le cancer prostatique est le premier cancer chez l’homme de plus de 50 ans. Il représente près de 25 % de l’ensemble des cancers chez l’homme. En 2005, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués était supérieur à 60 000. L’âge médian lors du diagnostic diminue. Il est d’environ 70 ans dans certaines études récentes.

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque du cancer de la prostate sont :

  • L’âge

  • Antécédents familiaux de cancer de la prostate avec un lien de parenté au 1er ou 2eme degrés.

  • Origine afro-antillaise (mortalité est deux fois plus élevée par rapport à la France métropolitaine).

  • Exposition à des produits chimiques environnementaux comme des perturbateurs endocriniens (chlordécone œstrogénique, dichlorodiphényldichloroéthylène (DDE, le métabolite principal de l’insecticide DDT), biphényle polychloré non apparenté aux dioxines congénère 153 (PCB-153))

  • Syndrome métabolique, en particulier ses deux composants que sont l’HTA et le périmètre abdominal.

Dépistage du cancer de la prostate en France

Aujourd’hui, l’Association française d’urologie (AFU) recommande un dépistage individuel (également dénommé diagnostic individuel précoce) du cancer prostatique entre 50 (ou 45 ans) et 75 ans. Ce dépistage consiste en un toucher rectal et un dosage sanguin du PSA tous les ans. Le cancer de la prostate se développe dans la majorité des cas dans la zone périphérique de la prostate donc ne donne aucun symptôme urinaire, il est asymptomatique.

Examens complémentaires

S’il existe une augmentation du PSA > 4 ng/ml et/ou un toucher rectal suspect, à l’appréciation de l’urologue, il est recommandé de réaliser une IRM prostatique multiparamétrique à la recherche d’un nodule et afin de le caractériser en fonction des critères PI-RADS (Prostate Imaging Reporting and Data System). En cas d’IRM positive, définie par un PIRADS ≥ 3, des biopsies ciblées associées à des biopsies systématiques sont recommandées afin d’avoir le diagnostic de certitude.

Biopsies prostatiques

Les biopsies prostatiques sont réalisées au bloc opératoire sous sédation et en ambulatoire après un lavage rectal et une antibioprophylaxie débutés la veille de l’intervention. Le patient est installé en position gynécologique et l’urologue introduit la sonde rectale d’échographie afin de réaliser une douzaine de biopsies randomisées en fonction de la cartographie prostatique associées à des biopsies ciblées dans le nodule suspect repéré à l’IRM prostatique. Le patient peut avoir fréquemment des brulures urinaires et du sang dans les urines, le sperme et les selles pendant 3-4 jours mais la fièvre est un symptôme grave qui doit alerter le patient et le faire consulter en urgence (prostatite aigue dans 1% des cas).


Diagnostic du cancer de prostate

Le diagnostic de cancer prostatique est réalisé à partir des résultats des biopsies uniquement. Son agressivité est évaluée par le biais du taux de PSA, du toucher rectal et des résultats des biopsies notamment le score de Gleason, le nombre et la taille des biopsies positives, l’engainement nerveux et le franchissement capsulaire. En fonction de ces résultats, l’urologue indiquera le nécessité ou pas d’effectuer un bilan d’extension par un scanner thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection et une scintigraphie osseuse à la recherche de lésions à distance (ganglions, os, foie ou poumon principalement).

Alternatives de traitement pour le cancer prostatique localisé

En fonction des résultats cliniques, biologiques, biopsiques et du bilan d’extension, le cancer de la prostate est classé en fonction d’un groupe à risque de progression de la maladie : faible risque, risque intermédiaire ou risque élevé de progression. A ce stade, l’urologue pourra proposer en fonction de l’âge et des comorbidités du patient, une surveillance active ou un traitement à visée curative comme une prostatectomie totale élargie (chirurgie) ou une radiothérapie externe +/- associée à une hormothérapie.

Traitement du cancer de la prostate métastatique

En fonction de l’état général du patient, du nombre et des localisations des métastases, l’urologue associé à l’oncologue pourront proposer un traitement par une simple ou double hormothérapie et parfois une chimiothérapie à visée palliative.